Entreprendre une éducation aux intelligences artificielles, tel est le but d’une formation qui s’est déroulée le 11 mars à la Coopérative Pédagogique Numérique du Finistère et le 25 mars au 110bis du Rectorat à Rennes.
Une première étape a permis de faire émerger les représentations, d’éclairer les intérêts et les dangers de l’IA, d’aider à dépasser certaines postures (ignorance et déni, fascination et aveuglement, peur et rejet), de favoriser lucidité et agentivité pour se libérer d’un assujettissement à une IA qui soit déprise sur les savoirs et emprise sur les croyances.
Une 2e étape a permis de saisir le cadre légal d’une éducation à l’IA. Ainsi que de réfléchir sur les effets de son usage massif par les élèves, qui nous oblige en particulier à repenser la place, les modalités et les enjeux de l’évaluation à l’Ecole. Pistes évoquées :
- Évaluer moins le produit fini que le processus de production, selon une logique de portfolio où l’élève garde trace de ses recherches, outils, tâtonnements, réussites, témoigne de sa capacité à concevoir, comparer, interroger, vérifier, contester, exploiter, améliorer …
- Placer l’écriture de travail au cœur des activités de classe, en considérant que l’IA fournit un brouillon, à transformer, enrichir, reformuler, personnaliser…
- Favoriser les pratiques collaboratives, lors de la réalisation des travaux ou de temps d’évaluation par les pairs
- Faire de l’originalité un critère d’évaluation important (quand l’usage tend à valoriser la conformité avec des modèles scolairement normés)
- Favoriser les questions réflexives qui invitent à faire le lien entre la théorie et l’expérience personnelle : apprendre à dire « je »
- Inviter à créer des contenus multimédias qui obligent à transformer et donc à s’approprier les connaissances : vidéos, cartes mentales, infographies, podcasts, webradio…
Une 3e étape a permis de découvrir et s’approprier des IA variées en réalisant des activités en situation d’élève ou d’enseignant : courriers, préparation d’exposés ou de cours, préparation d’entretiens, création d’images imposées, réalisation de diaporamas, production de musique pour une émission de webradio… Le travail a fait émerger les possibilités, les limites et les biais de l’outil. Il a aussi aidé à progresser dans la technique du prompt.
Un dernier atelier a invité à explorer, par un arpentage, 75 activités pédagogiques menées par des collègues de divers niveaux et disciplines : des pratiques de classe inspirantes qui tentent de favoriser chez les élèves un rapport critique et/ou créatif aux intelligences artificielles.



